
HISTORIQUE DE LA DECENTRALISATION AU MALI
A son indépendance en 1960 le Mali comptait cinq communes de plein exercice et huit de moyen exercice. La constitution de 1960 disposait que les collectivités territoriales de la République du Mali sont les régions, les cercles les arrondissements, les tributs nomades, les communes, les villages et les fractions nomades.
Dans les faits ces conseils n’ont pas dépassé le stade de déclaration de principe ; les conseils n’ayant jamais vu le jour à l’exception des communes qui du reste existait déjà.
Après le coup Etat militaire de novembre1968, les conseils municipaux ont été dissous et remplacés par des délégations spéciales nommées par décret du pouvoir exécutif. L’élection des conseils municipaux ne redeviendra de règle qu’à partir de l’installation du parti unique en 1979.
Cependant, l’ordonnance 12 juillet 1977 portant réorganisation territoriale et administrative de la République du Mali avait auparavant revu le découpage territorial en créant de nouvelles régions et de nouveaux cercles, puis en érigeant Bamako en un district subdivisé en six communes.
La troisième république, qui coincide avec l’avènement de la démocratie, a favorisé la mise en place de la Mission de Décentralisation et des Réformes Institutionnelles (MDRI), chargée de la conception de la politique de décentralisation et de l’appui à sa mise en œuvre. L’option d’une politique de décentralisation à l’échelle nationale se fonde sur deux évènements majeurs de l’histoire récente de notre pays :
· la nouvelle Constitution du 25 février 1992 qui pose les principes fondamentaux de la décentralisation stipule que " les collectivités territoriales sont créées et administrées dans les conditions définies par la loi " et " les collectivités s’administrent librement par des conseils élus dans les conditions fixées par la loi. ". Elle prévoit parmi les institutions le Haut Conseil des Collectivités.
· Le problème du Nord c’est à dire la révolte des Touaregs contre l’état Malien, a connu une issue heureuse avec la signature du pacte National (avril 1992) dont le contenu est basé sur le principe de la libre administration des régions du nord.
La zone du Nord-Mali est la principale concernée par ce mouvement. Elle se compose de régions économiques et administratives (Tombouctou, Gao et Kidal). Cette zone est essentiellement peuplée de populations blanches nomades du Sahara ( touaregs et maures ) cohabitent avec les populations noires d’agriculteurs et d’éleveurs.
Depuis l’accession du Mali à l’indépendance des rébellions armées ont fait leur apparition ( 1962-64). Les différents gouvernements y toujours essayé d’enrayer en vain par la répression. A partir de 1972, une sécheresse persistante s’installe dans cette zone, anéantit les troupeaux, richesse principale des populations nomades. Appauvries, elles, cherchent refuge dans les pays voisins, notamment l’Algérie et la Libye. En Libye les jeunes sont enrôlés dans la Légion islamique et reçoivent une formation militaire et idéologique. Certains de ces jeunes immigrés formeront les mouvements qui déclenchent les hostilités en juin 1990.
Pour mettre fin au conflit, le Gouvernement du Général Moussa Traoré choisit la répression qui fait de nombreuses victimes innocentes. En 1991, ce gouvernement militaire, est renversé et remplacé par un autre qui décide de prendre à bras le corps ce problème du Nord. Il signe avec les rebelles le Pacte national le 11 avril 1992 qui prévoit notamment : l’intégration des ex-rebelles dans les services publics (corps en uniforme et administration générale) et dans les activités socio économiques; l’allégement du dispositif militaire dans les régions du Nord; le retour de l’administration et des services techniques dans le Nord; la reprise des activités économiques et la mise en œuvre de programmes de développement socio-économique d’envergure pour le moyen et le long terme; le retour des réfugiés; la mise en œuvre du programme de décentralisation
Aujourd’hui la décentralisation est une réalité incontestable avec : l’existence d’un cadre législatif et réglementaire ; la tenue des élections communales (2 mai et 6 juin 1999)
La réorganisation administrative territoriale a permis la création de 703 communes rurales et urbaines dont celles du District de Bamako. L'érection des cercles (49) et régions (8) comme collectivité territoriale.
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