Analyse du processus de décentralisation au Mali
Depuis la mise en place des communes rurales et urbaines au Mali qui parachève le processus de décentralisation entrepris par l’Etat, on se demande aujourd’hui, soit neuf années après, quel bilan peut-on faire de ce parcours ? Est ce que le processus est définitivement acquis ? Certes des acquis sont importants comme l’atteste l’opérationnalité des 703 communes, 49 cercles, et 8 régions toutes dotées d’organes locaux de gestion et de structures de tutelle. Des dispositifs techniques et financiers accompagnent également le processus.
Toutefois, certains facteurs permettent d’avoir une autre lecture de la situation. Des failles existent encore dans le dispositif. Certaines ont pour cause :
· les succès timides dans la mise en place d’une administration des collectivités locales (au niveau rurale principalement),
· les difficultés d’appréhender le rôle des communes, cercles et des régions dans certains domaines tels que la gestion du patrimoine naturel et foncier,
· certains tiraillements de compétences entre collectivités territoriales et services déconcentrés de l’administration,
· la faiblesse des ressources (matérielles, financières, et humaines) des collectivités territoriales,
· difficultés d’élaborer des Plans de développement communaux et des plans locaux de développement cohérents,
· Les communes urbaines se ruent quant à elles sur la spéculation foncière pour générer des richesses
Ces constats revèlent parfois un sentiment de stagnation du processus. Serions-nous dans une impasse ? Existeraient-ils des facteurs limitant la pérennisation du processus ? Ou, avons-nous déjà atteint le point d’irréversibilité du processus ? Plus précisément, quels sont aujourd’hui les facteurs limitant du processus d’autonomisation des collectivités territoriales au Mali ?